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que par votre nom, se sont fait un plaisir de s'associer à votre entreprise, pour en partager avec vous le labeur et le mérite.

Il Nous a donc été très agréable de voir paraître au jour une portion déjà notable de cette œuvre, fruit de vos communs efforts, et dont le mérite, Nous le savons, ne répond pas seulement à l'attente qu'on en avait conçue, mais excite plus vivement encore le désir de son entier et complet achèvement.

Et, de fait, réunir ainsi dans un seul et même ouvrage, et mettre à la portée de chacun tout cet ensemble de connaissances, qui, puisées avant tout aux sources si riches de la sagesse antique, mais complétées aussi par les légitimes résultats de la science moderne, peuvent aider à l'intelligence des Saints Livres, c'est assurément bien mériter de la religion en même temps que des bonnes études. Par là, cher Fils, et grâce à votre zèle, à vos efforts et à ceux de vos collaborateurs, Nous avons la joie d'assister à la réalisation du vœu que Nous exprimions avec tant d'insistance dans l'Encyclique Providentissimus Deus voir les catholiques s'adonner en bien plus grand nombre à l'étude des saintes lettres, et cela avec un égal souci de s'accommoder aux besoins du temps et de se conformer complètement aux prescriptions de Notre Encyclique.

:

Aussi c'est pour Nous un très grand plaisir que de vous exprimer par un témoignage spécial toute Notre approbation puisse-t-elle, avec le secours de la grâce divine, affermir votre courage et vous donner de nouvelles forces pour la continuation et l'heureux achèvement de votre œuvre!

Et, pour ce qui vous touche personnellement, continuez, cher Fils, à procurer à votre religieuse compagnie l'honneur de vos services; et que les élèves formés par vous n'aient rien plus à cœur que de marcher sur les traces de leur maître, et, par leur enseignement ou par leurs écrits, de faire faire à la science biblique des progrès chaque jour nouveaux.

A vous donc et à chacun de ceux qui se sont associés à votre noble et laborieuse entreprise, c'est avec toute l'affection de Notre cœur que Nous accordons, comme gage des faveurs célestes, la bénédiction apostolique.

Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 3 février 1896, la dix-huitième année de Notre Pontificat.

LÉON XIII, PAPE.

Le repos du dimanche. On lit dans le Courrier de Genève : «Le conseil fédéral a informé la Compagnie P.-L. M. qu'à partir du 15 mars, la gare de Genève n'expédierait ni ne recevrait de train de marchandises le dimanche, en conformité de la loi votée sur le repos de ce jour-là. Il est possible que cette date du 15 mars soit prorogée, étant donnée l'exposition de Genève, dont l'ouverture a lieu dans deux mois; mais il reste acquis que la suppression des trains de marchandises, le dimanche, entre Bellegarde et Genève est chose décidée et n'est plus qu'une question de mois.

«En Angleterre, en Belgique et en Suisse, maintenant, les trains de marchandises ne circulent pas le dimanche, les affaires et les transports se font bien quand même. Les journaux français espèrent qu'en France cette mesure sera bientôt appliquée d'une façon générale. Elle permettra de donner à bon nombre d'employés de chemins de fer une journée de repos bien méritée, et les Compagnies n'en souffriront pas. »

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La Revue d'histoire et de littérature religieuses a pour objet principal l'histoire du christianisme.

L'histoire religieuse générale, l'histoire d'Israël et des peuples en relation avec les Juifs, la littérature biblique, l'histoire ecclésiastique, la littérature chrétienne rentrent dans son cadre, ainsi que l'étude de mouvements religieux comme le mithriacisme, ou de mouvements philosophiques comme le néoplatonisme.

Elle publiera des articles de fond, des chroniques et des comptes rendus. Les articles de fond seront ou des mémoires originaux apportant des résultats nouveaux, ou des exposés destinés à préciser l'état actuel des questions et à servir aux lecteurs de point de départ pour des travaux personnels.

La Revue d'histoire et de littérature religieuses est purement historique et critique.

Elle paraît tous les deux mois par fascicule de six feuilles d'impression (96 pp.) et forme à la fin de l'année un fort volume in-8° d'environ 572 pages.

Le prix de l'abonnement est de 10 francs pour la France et de 12 fr. 30 pour l'étranger (10 marks 10 sh.). - Adresser les abonnements et toutes les autres communications à la librairie Adam, 30, rue des Écoles, à Paris.

Voici les noms des principaux collaborateurs:

MM. Alfred BAUDRILLART, Paris; Gaston BOISSIER, Paris; CARRA DE VAUX, Paris: Henry COCHIN, Paris; Franz CUMONT, Bruxelles; Georges DIGARD, Paris; Léon DOREZ, Paris; Louis DUCHESNE, Directeur de l'École française de Rome; Paul FABRE, Lille; Paul FOURNIER, Grenoble ; Georges GOYAU, Paris; Édouard JORDAN, Rennes; Paul LEJAY, Paris; Alfred Loisy, Paris; Henri MARGIVAL, Paris; Pierre DE NOLHAC, Versailles; Paul THOMAS, Gand; François THUREAU-DANGIN, Paris; J.-P. WALTZING, Liège; Carl WEYMAN, Munich, etc.

LIVRES ET REVUES

LA QUINZAINE

CATHOLIQUES ET ROMAINS, par M. l'abbé DUCHESNE (Suite).

Les évêques du concile de 381, héritiers de ceux qui avaient fondé l'église impériale, entendaient bien que cette église eût pour centre la capitale constantinienne. Sans le dire expressément, ils décrétèrent que « l'évêque de Constantinople aurait les honneurs après celui de Rome, « Constantinople étant une nouvelle Rome ». Un autre canon réglait que les évêques d'Alexandrie et d'Antioche ne devaient pas s'occuper des églises situées en dehors de leurs circonscriptions respectives, les diocèses -d'Égypte et d'Orient; que, de même, les évêques des diocèses de Pont, d'Asie et de Thrace devaient traiter leurs affaires entre eux et chez eux. Ceci était dirigé surtout contre les évêques d'Alexandrie, qui, forts de leur propre importance, de leur alliance avec Rome et du prestige que leur valait le succès de l'orthodoxie nicéenne, commençaient à se poser en chefs de l'Église orientale. Si Grégoire de Nazianze avait été installé sur le siège de Constantinople, si Nectaire le fut après lui, ce fut malgré le patriarche alexandrin Timothée, qui avait son candidat et le voulait imposer.

Il fut battu cette fois. Mais la lutte était ouverte entre les deux primats de Constantinople et d'Alexandrie; il s'agissait de savoir lequel des deux commanderait au nouveau corps ecclésiastique de l'empire oriental. Le premier avait pour lui la lettre et surtout l'esprit du récent concile. Il se sentait soutenu par la tradition de l'église, officielle impériale, dont les présidents avaient été Eusèbe de Nicomédie, Étienne et Léonce d'Antioche, Acace de Césarée, Eudoxe de Constantinople, enfin le bienheureux Mélèce. C'est à ces chefs qu'il succédait beaucoup plus qu'aux titulaires antérieurs du siège de Byzance ou de Constantinople. Placé comme il l'était au voisinage immédiat de la cour, il apparaissait comme un intermédiaire utile et en quelque sorte obligé entre l'épiscopat provincial et les administrations supérieures. De ce chef, son influence ne pouvait manquer de prendre d'énormes proportions. Ses attributions n'avaient pas été bien définies par le concile; il ne tenait qu'à lui de les étendre. Jusqu'à Antioche au moins, qui pouvait lui résister?

L'évêque d'Alexandrie, outre la tradition orthodoxe dont il se portait le représentant, avait l'avantage d'une autorité bien définie et consacrée par un long usage. Les cent évêques de sa circonscription étaient tous dans sa main; aucun d'eux n'eût osé le contrecarrer ni souffler mot avant d'avoir pris langue auprès de lui. Les moines aussi, puissance nouvelle au prin

temps de sa popularité et de sa force, se rangeaient également derrière lui. Ils avaient fait campagne avec Athanase; Athanase n'avait pas cessé de les choyer : l'alliance était complète, indissoluble. Un doigt levé par celui que l'on appelait déjà le Pharaon épiscopal, et les déserts de Nitrie, du Fayoum, de la haute Egypte, lui envoyaient des troupes dévouées jusqu'au fanatisme. Par le fait de sa grande situation ecclésiastique, il était en Egypte le premier personnage indigène. Le préfet impérial, le commandant militaire devaient compter avec lui. Malheur à eux, malheur surtout à l'ordre public, s'ils s'avisaient de se le mettre à dos! A cette grande puissance il ne manquait même pas un certain éclat intellectuel. L'école d'Origène vivait encore; on parlait de ses chefs; dans les solitudes de Nitrie, de savants moines méditaient les livres du vieux maître. C'était l'évêque d'Alexandrie qui réglait le comput pascal; ses décisions faisaient loi dans tout l'empire d'Orient; même à Rome, où l'on était moins habile en ces calculs, on les acceptait presque toujours. Enfin, s'il s'élevait quelque querelle théologique, le grand prélat se révélait docteur et polémiste: ce fut le cas d'Athanase, de Théophile, de Cyrille. Sans doute la cour était loin; mais il y avait beaucoup d'Egyptiens à Constantinople; le service de l'annone y conduisait, chaque printemps, une flotte immense, dont les équipages faisaient escorte au pontife d'Alexandrie quand il débarquait à la Corne d'Or. Il avait sa nonciature, confiée à des hommes de choix et bien fournie d'espèces sonnantes; on pouvait beaucoup à la cour avec de l'argent et l'argent ne manquait pas au prince des Egyptiens.

Entre ces deux puissances, le conflit était inévitable. Ce fut Alexandrie qui l'emporta d'abord. A chaque vacance du siège de Constantinople, le patriarche égyptien avait son candidat. Quand il ne passait pas et que l'élu déplaisait à Alexandrie, la première occasion amenait une tragédie. Par trois fois en moins d'un demi-siècle, l'Eglise grecque eut le spectacle d'un évêque de Constantinople déposé par un évêque d'Alexandrie: Chrysostome, en 403; Nestorius, en 431; Flavien, en 449. Et ce n'étaient pas des dépositions théoriques; ces trois prélats furent réellement dépossédés de leurs sièges, et même exilés. Que dis-je? tous les trois en moururent. Je sais que, sur le point de droit, il y a des différences à faire entre ces trois cas; que la déposition de Nestorius fut ratifiée, au concile d'Ephèse, par les légats du pape ; que Chrysostome et Flavien, victimes innocentes, furent défendus et réhabilités par le Saint-Siège, dont ils avaient invoqué l'appui. Mais, dans les trois cas, l'épiscopat d'Orient accepta ou subit la sentence alexandrine; par son silence au moins, il se rallia au Pharaon vainqueur. Que fùt-il arrivé si cette série de succès se fùt prolongée encore? Le pape d'Alexandrie, car on lui donnait ce titre, fùt-il devenu le chef reconnu de l'épiscopat grec? Fùt-on parvenu à lui garantir cette situation par quelque règlement officiel? En fait, son troisième triomphe fut le dernier. Au concile de Chalcédoine (451), on vit Dioscore, patriarche d'Alexandrie, assis au banc des accusés, et l'on entendit le légat romain prononcer cette grave sentence: « Le très saint et bienheureux archevêque de la « grande et vieille Rome, Léon, par nous et par le saint synode ici présent, « en union avec le bienheureux apôtre Pierre, qui est la, pierre angulaire « de l'Eglise catholique, a dépouillé Dioscore de la dignité épiscopale et lui « a interdit tout ministère sacerdotal. »

Dioscore était terrassé; mais le coup porta plus loin que lui. L'Egypte n'accepta pas la déposition de son patriarche; elle lui resta fidèle; elle lui donna même des successeurs, qui ne cessèrent de protester contre le pape Léon et le concile de Chalcédoine. Tous les efforts pour la ramener demeu

rèrent inutiles; depuis le milieu du ve siècle, on peut la considérer comme perdue pour l'unité chrétienne. A son exemple, la Syrie orientale s'organisa en église schismatique. En Syrie, en Egypte, les orthodoxes ne formèrent plus qu'une petite minorité. Au VIIe siècle, la conquête islamique supprima les trois patriarches officiels d'Alexandrie, de Jérusalem et d'Antioche. Quand ils reparurent, cent ans plus tard, une bonne partie des chrétiens indigènes avaient abandonné Jésus-Christ pour Mahomet.

Par l'hérésie, par le schisme, par le succès religieux et politique de l'Islam, les chrétientés d'Egypte et de Syrie se trouvèrent séparées des au tres, absolument hors d'état de prétendre à exercer sur elles une direction, une influence quelconque. Leur disparition profita au patriarcat de Constantinople, le seul qui eût survécu sérieusement. Le concile de Chalcédoine, dans son vingt-huitième canon, en avait défini l'organisation. Ce fut en vain que la pape Léon réclama; les concessions de forme qu'on lui accorda n'arrêtèrent nullement le progrès de la centralisation ecclésiastique autour de la capitale et de son archevêque.

Le pape avait ses raisons pour protester. Outre que le nouveau règlement lésait les droits des tiers et menaçait plus ou moins directement les situations acquises aux vieilles Eglises d'Antioche et d'Alexandrie, il se fondait expressément sur un fait inadmissible : « Les « Pères, dit-il, ont décerné, avec raison, des honneurs au siège de l'an«< cienne Rome parce qu'elle avait le rang de capitale; de même nous, etc.>> Cette décision des Pères est encore à trouver. A moins d'admettre que l'on se réfère ici à un concile général secret dont toute trace aurait disparu, dont Eusèbe et les autres contemporains du concile de Nicée n'auraient pas eu le moindre vent, je ne vois pas ce que l'on veut dire. Du reste, ce concile général devrait être fort ancien, antérieur au IIIe siècle et même au II, car en ces temps-là nous voyons l'Eglise romaine investie non pas seulement de prérogatives honorifiques, mais d'une autorité universelle et indiscutée. En remontant ainsi, on arriverait aisément aux apôtres. Mais ce n'est pas ce que voulaient dire les évêques de Chalcédoine; les Pères dont ils parlaient ne sont pas les apôtres, mais des évêques; ils entendaient ramener au niveau de la leur l'autorité d'où dérive la primauté de l'Eglise romaine. En cela ils se trompaient : l'Eglise romaine ne doit rien aux conciles; son autorité lui vient de plus haut. Les empereurs ont pu fonder une nouvelle Rome; créer une seconde Eglise romaine est au-dessus de toute compétence épiscopale. Abbé DUCHESNE.

LE CORRESPONDANT

Nous détachons d'une très remarquable étude, A travers l'AutricheHongrie, publiée dans le Correspondant du 25 mars, un portrait du grand évêque Croate, Mgr Strossmayer, qui ne manquera pas d'inté– resser nos lecteurs.

Joseph-Georges Strossmayer est né le 4 février 1815, à Essek, en Slavonie (ou Esclavonie), une des provinces de l'ancien royaume triunitaire. Après de brillantes études au séminaire de Djakovo, il fut envoyé comme vicaire à Peterwardein, puis, trois ans après, appelé à l'Augustineum, l'école supérieure de théologie de Vienne, dont il devint directeur en 1847; il était nommé, en même temps, prédicateur de la cour et, dès lors, s'il

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