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Que les défunts tirent profit des sacrifices qu'on fait pour eux,

Cela m'est évident et je n'ai pas besoin d'interroger [d'autres per[sonnes sur ce point]. Si pourtant quelqu'un persistait à me questionner sur des choses évidentes, Il lui est facile d'apprendre toute la vérité dans l'Ecriture.

Judas Machabée, ce guerrier courageux et juste,

Avait compris qu'il fallait offrir un sacrifice pour les morts. La grande foi de cet homme mit cela en pratique,

Et la victoire remportée sur l'ennemi témoigne hautement que son [sacrifice fut agréable.

Le Triomphe éclatant dont il a été témoin,

Déclare que les morts ont tiré profit du sacrifice de cet homme sage. [Judas Machabée] était donc un homme courageux, un homme de Dieu, Intendant fidèle, intelligent, et plein de zèle [pour les intérêts du [Seigneur].

S'il a offert des sacrifices pour les morts, afin de les sanctifier,
C'est pour apprendre au monde son action louable et digne d'être

Si alors que la mort régnait sur le monde et le dominait,

[imitée.

Les sacrifices ont pu sanctifier les morts malgré sa puissance; Que doit-il en être, maintenant que le pouvoir de la mort est détruit et [réduit à néant.

Aussi personne ne doute de l'efficacité du don propitiatoire pour les

[défunts.

De même que le Prêtre Judas offrit au Seigneur le sang des animaux, Et que par ce sacrifice il lui réconcilia les morts et en obtint le par[don de leur impureté ;

Ainsi l'Église, aujourd'hui, non par des sacrifices infirmes,

Sanctifie les morts, mais par le sang du [Dieu] Immortel Concluons donc si cette oblation ordinaire de Judas obtint la rémission [des péchés,

Combien plus la mort du Fils de Dieu ne nous justifiera-t-elle pas!

Pour les âmes des défunts le Prêtre entre dans le sanctuaire,

Il place sur l'autel du pain et du vin véritables,

Il y fait mémoire de la mort et de la résurrection de Jésus,
Il invite tous les défunts à se purifier par l'oblation.

De tous ceux qui ont choisi et apporté le pain Eucharistique il fait com

[mémoraison,

Ainsi que de toutes les personnes qui ont quitté ce monde. [Le ministre du Seigneur] fait donc mémoire de tous les défunts,

A cet effet il invoque le Père en lui représentant la mort de son Fils. L'Esprit vole, descend des cieux et demeure sur l'oblation,

Il s'unit à ce pain mystérieux et le pain devient corps [de Jésus[Christ],

Et, par son épanchement sur le vin mélangé, il le fait sang [de Jésus[Christ].

Dès ce moment le corps et le sang [de Notre-Seigneur] est un sacri

ffice qui sanctifie tout.

Par ce sacrifice le prêtre purifie tous les morts;

Dans cette même offrande se trouve la force pour vaincre la mort [et détruire son empire.

A l'odeur de vie, qui s'exhale de ce grand sacrifice,

Tous les esprits se rassemblent et viennent pour se purifier.

Du corps du Fils de Dieu qui est la résurrection,

Tous les jours les défunts respirent la vie et se sanctifient.

C'est pourquoi pensez à l'offrande pour vos morts,

Au sacrifice qui peut tout et qui sanctifie vos défunts. Quelqu'un dira que le mort n'obtient pas la rémission [de ses péchés], Et que le sacrifice qui donne la vie ne lui profite pas; Parce que d'autres le font pour lui et qu'il n'en a pas conscience,

Et que ses propres œuvres et non pas celles d'autrui lui sont à profit. L'action de l'homme qui vit est excellente à cause de son oblation,

C'est donc à celui qui fait l'offrande et non pas à d'autres que cela [est avantageux,

Car le don que fait le vivant pour le mort,

Comment sans lui peut-il lui venir en aide?

Quelle participation y a-t-il entre le premier et le second?

Le vivant a choisi et a apporté le don, lui seul donc est secouru.

Je réponds à celui qui parle de la sorte:

Il y a un usage dans l'Église de sanctifier ceux qui n'en ont pas con

L'enfant qui est baptisé ne s'apercevant pas de son baptême,

A-t-il reçu sa sanctification ou non?

[science,

De même que vous dites : L'Église purifie ceux qui n'ont pas conscience de

Et la foi ressuscite les morts sans aucun doute;

Ainsi l'Eglise] reçoit le nouveau-né des mains de ses parents,

[cela,

Elle le baptise, le purifie et le sanctifie sans aucune participation de [la part de l'enfant].

Si le saint (sacrifice) ne purifie pas comme vous dites,

Le baptême non plus, l'enfant n'en ayant pas conscience. Conséquemment tous les mystères de l'Eglise sont vains,

Inutilement elle se met en peine pour les défunts afin de les purifier. Pourquoi le Prêtre dit-il : Priez pour tous ceux qui sont décédés ? Pourquoi baptise-t-il l'enfant sachant que le nouveau-né n'a pas [part dans cette action?

Voici

que des parents chrétiens portent leur enfant au baptême,
Le Seigneur, voyant leur nouveau-né, le sanctifie;

de

Il le met dans le rang de l'adoption des enfants, sans aucune connaissance

[de sa part,

Et il écrit son nom dans l'Eglise des premiers-nés sans que le jeune
[enfant s'en aperçoive.

De la même manière les héritiers du mort qui a quitté ce monde,
Apportent en son nom du pain et du vin au saint autel,
Une prière se fait de la part du prêtre et du peuple au sujet des décédés.
Le Seigneur purifie (accorde indulgence) au mort dont on fait

[mémoire.

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Ni l'enfant non plus dans le baptême n'a reçu l'adoption des enfants

Si l'oblation des vivants aux seuls vivants profite,

[de Dieu].

Les parents qui se sont mis en peine de baptiser leurs enfants, eux [seuls en ont tiré avantage.

Où est donc maintenant la foi qui vivifie les morts,

Qui excite les hommes à prier pour les décédés afin de les purifier? La foi conduit les enfants au baptême pour les sanctifier,

Elle a la ferme espérance d'obtenir ce qu'elle demande et elle n'est [pas repoussée. La confiance de l'Épouse du Roi est donc bien fondée et ne se trompe pas, Sa foi est belle et grande et ne mérite aucun blâme.

Par des mystères augustes l'Église sert son maître d'une manière spiri[tuelle,

Les Anges sont dans un saint étonnement en voyant son culte. La foi de l'Église est celle-ci, ò vous qui comprenez bien les choses : Qu'elle l'Église] peut faire du pain et du vin le corps et le sang [du [Christ], Elle rompt le pain et [après cela] elle ne connait que le corps [du Christ], Elle mélange le vin et elle affirme que le sang se trouve dans la

Elle invoque le nom des morts sur l'oblation,

Et les associe à ses sacrifices spirituels.

Elle les assemble au souper du corps et du sang [du Seigneur].

[coupe.

Ceux-ci se réjouissent avec elle de ses institutions d'une manière

O vous qui comprenez bien les mystères de la foi,

[spirituelle.

Sans hésitation aucune, faites des offrandes pour vos défunts. Pourquoi donc les usages que l'Église a appris à ses enfants tombent-ils

[en décadence?

Beaucoup à leur égard témoignent du dégoût, de la froideur, et les
[oblations ne sont pas pratiquées :

Car en cachette, avec mépris et dédain,
On apporte l'offrande à la maison du Seigneur, pour qu'on la lui

[présente.

Il y a beaucoup d'hommes qui ont décidé de ne jamais présenter leur obla

[tion,

Il y en a aussi qui l'apportent, mais ils font cela sans intelligence. C'est par les mains de leur servante qu'ils envoient le sacrifice dans la [maison de Dieu,

Comme si c'était une chose honteuse de porter dans ses mains le [don du Très-Haut.

Aux serviteurs méprisables qui sont pour les choses moindres, Le maître commande d'apporter son oblation, mais il ne se présente [pas.

Pourquoi donc vos mains ne présentent-elles pas, ô homme instruit, votre

[sacrifice,

A l'exemple d'Abraham qui prit sur ses épaules le veau [qui devait [servir de repas aux Anges]? Lui et son épouse n'avaient d'autres préoccupations que le service. Ce sont leurs propres mains et non celles du prochain qui ont fait [cette action méritoire.

De nos jours la foi est diminuée dans l'âme des hommes; Aussi la charité se refroidit et le discernement des belles choses [s'en va.

Quel est le riche qui, portant l'oblation dans la maison de Dieu,

La prend dans ses mains pour la présenter au lieu de propitiation? Quand le riche se décide à présenter son oblation, il donne des ordres

Aux plus humbles de sa maison de présenter son offrande et lui se

Heureuse la veuve qui dans ses mains porte le sacrifice,

[tient loin.

Heureuse la femme stérile se chargeant de son don avec fierté! Elle n'envoie pas son offrande comme le riche,

C'est elle-même qui la présente, et, avec componction, elle prie le [ministre du Seigneur de la recevoir. Elle est semblable au prêtre qui introduit auprès du Seigneur son don, Et fait mémoire [par ce sacrifice] de ses défunts avec componction

[et douleur.

Elle seule a compris qu'il fallait le choisir et le présenter au Seigneur;
Et non pas le riche qui envoie son don à Dieu comme à un pauvre. ·
Aimez l'offrande que présente la veuve,

Parce qu'elle y a mêlé ses larmes, son amour et sa foi.
Le don est dans ses mains, les larmes dans ses yeux, la louange dans sa

Comme son oblation, le discernement de sa foi est grand,

Car seul, le sacrifice fait avec amour est accepté

[bouche.

Béni soit celui qui a, dans sa charité, sacrifié son Fils unique pour

J.-N.

[beaucoup.

LE SACRIFICE DE LA CROIX ET LE SACRIFICE DE L'AUTEL

Comme nos lecteurs l'ont pu voir, une assertion d'ordre historique du Rev. P. Puller, touchant certaines opinions théologiques relatives au Saint Sacrifice de la messe, a été l'objet d'une contradiction formelle dans cette revue. Nous avons publié, en effet, à ce sujet, dans notre dernier numéro, un travail du Dr N. Paulus, qui nous était parvenu le premier. Nous donnons dans ce numéro-ci deux nouveaux articles sur la même question, mais la traitant à quelques autres points de vue; l'un est de M. l'abbé Richardson, l'autre du R. P. Dummermuth, dominicain. Un troisième article nous est annoncé, et l'on nous dit que Mr Puller se proposerait de répondre à ses contradicteurs.

Dans les intéressants articles, publiés dans la Revue Anglo-Romaine des 1, 8 et 15 février, le Rev. F. W. Puller s'est efforcé de prouver que l'Eglise anglicane n'a jamais condamné le Sacrifice de la Messe, et que sa condamnation des « Sacrifices of Masses » ne vise pas la définition du Saint Concile de Trente. Je n'ai aucune intention d'attaquer la thèse du savant anglican. Tout ce qui tend à rapprocher nos frères séparés de la pureté de la doctrine catholique, est pour moi, comme pour tous les amis de l'unité, un sujet de joie.

Mais, dans le cours de son intéressant travail, le Rev. Puller a émis deux assertions qu'il m'est impossible de passer sous silence, non seulement dans l'intérêt de la vérité historique, mais aussi pour rendre justice à nos ancêtres catholiques.

La première de ces assertions a un caractère historique, c'est de celle-là que je désire traiter en premier lieu. La seconde est avant tout théologique, et je la laisse entre les mains, bien plus capables que les miennes, du R. P. Dummermuth, dominicain et professeur de théologie dogmatique, à Louvain, dont la réputation est trop connue pour qu'il soit nécessaire d'en dire davantage 1.

L'assertion que je me permets de contester et qui se trouve répétée plusieurs fois dans les articles de M. Puller, c'est qu'à l'époque de la Réforme il existait une opinion ou plutôt, comme la qualifie fort bien M. Puller, « une infâme hérésie » qui soutenait que Notre-Seigneur Jésus-Christ n'a pas satisfait sur la croix pour tous les péchés des hommes, mais seulement pour le péché originel et pour les péchés

J'ai traité les deux questions dans un article de la «Dublin Review », janvier 1890. The Sacrifices of Masses D.

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