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CHRONIQUE

A nos lecteurs. Tous les amis de l'OEuvre d'union que la Revue Anglo-Romaine s'est donné la mission de servir apprendront avec satisfaction qu'un Comité prend la direction de la Revue afin de lui donner une organisation plus large et plus stable.

Elle sera ainsi mieux en mesure de poursuivre son but et de réaliser plus efficacement, par une action plus forte et plus générale, le rapprochement des esprits qui doit amener l'union de tous les fidèles. de Jésus-Christ en une seule et unique Eglise.

Nous avons la certitude que Dieu a béni dans le passé et qu'il bénit encore aujourd'hui d'une façon toute particulière les efforts et les dévouements qui se consacrent à ramener au bercail commun, sous un même Pasteur, les disciples de l'unique Maître : Unum ovile et unus Pastor!

Fernand PORTAL.
Prêtre de la Mission.

18 juillet 1896.

En la veille de la fête de Saint-Vincent de Paul.

Une conférence à Londres. M. E. Tavernier, a bien voulu m'accompagner à Londres. Il a assisté à une réunion dont il a publié dans l'Univers un compte rendu que nous sommes heureux de reproduire.

Je tiens à le remercier de cet acte de bonne amitié qui se trouve lié avec de grandes et douces émotions. Mais je le remercie surtout du témoignage qu'il rend à l'esprit de foi et aux nobles sentiments de mes chers auditeurs. F. P.

Une réunion originale et importante avait lieu mardi à Londres, dans une salle appartenant à une société scientifique. Trois cents personnes environ formaient un de ces meetings, si fréquents en Angleterre, où pasteurs et fidèles traitent des euvres religieuses. Les convocations avaient été faites par lord Halifax, le président si dévoué de l'English Church union. Un orateur qui ne relève pas de cette Église et qui appartient à une autre nationalité a pris la parole. C'était M. l'abbé Portal, le directeur de la Revue Anglo-Romaine, le prêtre instruit et zélé qui s'est consacré à l'œuvre

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de la réunion des chrétiens. Assurément, il ne se trouvait pas là comme membre du meeting et il ne prenait point part aux travaux ordinaires de l'assemblée. Notre compatriote rendait hommage aux sentiments élevés et généreux manifestés maintes fois par ce groupe. Son allocution prononcée, M. l'abbé Portal s'est immédiatement retiré, malgré l'accueil très flatteur et même affectueux dont il venait d'être l'objet. Les assistants ont compris la réserve dont il s'était fait un devoir, et ils ont montré une délicatesse admirable.

Tout en écartant le plus possible les sujets où se produit le désaccord, M. l'abbé Portal n'a pas voulu s'en tenir à une simple preuve de sympathie. Il a touché aux points essentiels. En abordant les grandes questions, il a signalé la nécessité de suivre les doctrines contenues dans l'Eneyclique récente et il a constaté la force et la beauté de cette Encyclique. Témoin de la manifestation, je crois utile d'en noter les principaux

caractères.

Il a formulé sa profession de foi de prêtre lazariste et de prêtre romain. Invoquer le nom de saint Vincent de Paul, c'est faire appel à des sentiments qui sont capables de triompher de toutes les difficultés. La charité persounifiée dans ce glorieux patron est bien celle qui panse toutes les blessures. Or la guérison des maux engendrés par une si longue séparation, tel est le but des efforts méritoires déployés de part et d'autre, surtout dans ces dernières années. Des applaudissements, qui allaient se renouveler sans cesse, ont répondu à la pensée tout d'abord exprimée par l'orateur. Prêtre catholique, absolument attaché au siège de Rome, M. Portal l'est de cœur et d'esprit; et on le sait. Il a tenu à le dire néanmoins. Les auditeurs ont montré qu'ils entendent, comme lui, servir la vérité avec les procédés les plus loyaux; et ils ont respectueusement salué cette noble déclaration.

Le désir de l'union anime les chrétiens groupés autour de lord Halifax et de ses amis. Chaque fois que M. l'abbé Portal exprimait cette pensée et cette espérance, elle provoquait une adhésion enthousiaste.

On a traité d'illusion et d'utopie le grand projet destiné à rétablir la concorde. Cependant des résultats qui semblaient également impossibles out été obtenus. La présence d'hommes tels que le R. P. Puller et M. Lacey a Rome, pendant le travail de la commission constituée par le Souverain Pontife pour examiner l'affaire des Ordinations anglicanes, n'est-ce pas un fait significatif? L'orateur s'est plu à le rappeler. Il a montré les deux éminents professeurs d'Oxford et de Cambridge, priant dans une eglise de Rome à côté des Sours de la Charité. Utopie? Ce reproche a été adressé au Pape qui poursuit l'union des Eglises. Nous sommes donc en bonne compagnie, dit M, Portal.

Il y a deux ans, Léon XIII exhortait les courages. Cette entreprise est indispensable au relèvement de l'influence religieuse. Quelles que soient les obstacles, il faudra réaliser le rapprochement des hommes de bonne volonté. C'est le sens des paroles prononcées en plusieurs occasions par le Souverain Pontife.

Ces difficultés sont de deux sortes. Elles concernent la doctrine et la pratique. La question de doctrine vient d'être exposée de nouveau dans la bene Encyclique que la presse anglaise presque tout entière a commenter. M. l'abbé Portal a adjuré ses auditeurs de continuer à étudier de près l'autorité revendiquée par le Pape. Les prérogatives du Pape, a-t-il dit, vraiment de droit divin. L'antiquité en fait foi. » Il a rappelé la célébre conclusion de Pusey: que rien d'insoluble ne sépare l'Église anglicane des

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Pères du concile de Trente. On ne saurait trop répéter de telles déclarations. Elles permettent d'éliminer de nombreux obstables. Elles simplifient le problème; et elles déblaient la route qui mène à la réunion. Ce que Pusey a dit du concile de Trente, les anglicans peuvent le dire du concile du Vatican, qui a confirmé la doctrine traditionnelle.

Il y a un dissentiment d'ordre pratique. Doit-on se borner à la méthode des conversions individuelles? Doit-on s'adresser aux Églises en corps?

L'abbé Portal soutient que les conversions individuelles seules ne ramèneront jamais l'Angleterre à l'unité de la chrétienté. Sans préjuger des devoirs individuels, dit-il, une action d'ensemble d'Église à Église est nécessaire. Avec délicatesse, mais aussi avec des accents qui ont causé une vive impression, il a parlé des souffrances par lesquelles passent les âmes arrachées à leur milieu d'origine, souffrances qui ont plus d'une fois amené le découragement sans remède.

Je note seulement aujourd'hui les points principaux d'un discours qui sera sans doute publie. On est porté à croire d'ailleurs que, malgré l'éloquence dont il est rempli, il a surtout l'importance d'un fait. Les adversaires de cette propagande, qui la jugent inutile, ne croyaient pas possible qu'une assemblée d'anglicans. écoutât avec respect un exposé des prérogatives du Saint-Siège. Or cet exposé s'est produit dans des conditions qui font le plus grand honneur à l'assemblée qui l'a entendu. M. l'abbé Portal a été applaudi avec transports non seulement parce qu'il a su exprimer de généreuses pensées, pleines de noblesse et de force, mais aussi parce que ce zèle éclairé est en harmonie avec les sentiments des hommes auxquels Forateur s'adresse.

Je dois noter encore un détail qui contribue à donner la vraie signification de la conférence. M. l'abbé Portal a relevé l'accusation qui a été souvent adressée aux promoteurs de l'union. On leur attribue l'idée d'une union simplement fédérative. Or, a dit catégoriquement l'orateur: « Nous voulons « le rétablissement de l'unité complète et absolue, telle qu'elle a été établie « par Notre-Seigneur Jésus-Christ. Nous voulons une Eglise une et unique. » Ces déclarations ont été couvertes d'applaudissements.

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En résumé la conférence qui vient d'avoir lieu est un succès très remarquable. Elle prouve qu'une action générale est possible. On doit avoir confiance dans d'œuvre, on doit avoir confiance en Léon XIII. C'est par ces paroles que M. l'abbé Portal a terminé son beau discours. Elles ont de nouveau provoqué des applaudissements.

Une telle manifestation était-elle possible il y a dix ans? Non sans nul doute. Ce changement prouve qu'on a le droit d'espérer bien plus encore. Le courage et la loyauté qui inspirent les membres de l'English Church union sont évidents. On ne peut en être témoin sans une profonde émotion. Et il est visible encore que, stimulées par une volonté droite et puissante, les intelligences travaillent à dissiper les vieux préjugés. Il y a un effort soutenu; il y a un progrès sensible. Eugene TAVERNIER.

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Mercredi dernier a eu

Une statue du Cardinal Newman. lieu à Londres l'inauguration de la statue élevée au cardinal Newman sur le terre-plein de l'Oratoire de Brompton. La statue, en marbre blanc, repose sur un socle de pierre de Portland. Le cardinal est représenté debout tenant un livre de la main droite, de la main gauche son chapeau de cardinal. L'artiste a su rendre d'une manière saisissante l'expression grave et mélancolique qui caractérisait la physionomie du cardinal Newman.

L'inauguration de la statue a été faite par le duc de Norfolk, en présence d'une brillante assistance, parmi laquelle on remarquait Mgr Patterson, évêque d'Emmaüs, le doyen Lake, le marquis de Ripon, M. Bryce, lord Lingey, le colonel Prendergast, lord Morris, lord Clifford, lord Llandaff, etc.

Plusieurs discours ont été prononcés, par le duc de Norfolk, Mgr Patterson, le doyen Lake, M. Bryce, etc. Signalons notamment le discours de M.Bryce dans lequel le célèbre historien a rappelé le sentiment de fierté que l'on ressentit alors à Oxford quand on apprit que le Père Newman allait être créé cardinal de l'Eglise romaine. M. Bryce a émis le vœu qu'un des plus chers projets du cardinal, la fondation d'un collège catholique à Oxford, pût être bientôt réalisé.

Le cardinal Vaughan et lord Halifax, empêchés d'assister à la cérémonie, s'étaient fait excuser.

La canonisation de la bienheureuse Marguerite-Marie. Au cours de son récent voyage à Rome, le cardinal Perraud a remis au Souverain Pontife un coffret contenant les suppliques de 270 membres de l'épiscopat catholique pressant Léon XIII de håter le plus tôt possible la canonisation de la « bienheureuse MargueriteMarie, la voyante du Sacré-Cœur ».

Parmi les signataires de ces suppliques, on compte 18 cardinaux, 6 patriarches, 43 archevêques et 203 évêques, dont 63 évêques français.

Correspondance.

Monsieur le Rédacteur,

Qu'il me soit permis de commenter en trois endroits l'appréciation très bienveillante que M. Boudinhon a faite de mon supplementum. 1° I demande quelle collecte l'on récite lorsque l'ordination comprend à la fois des diacres et des prètres. Pour ce cas-là la rubrique est expresse. Je la cite en latin à la 23 page de mon supplément. « Recitatur tamen utraque oratio; ea primum quæ ad Diaconos spectat; deinde ea quæ ad Presbyteros.

2o Les rites latins, dit-il, placent l'imposition des mains en connexion étroite avec le canon consécratoire. Je voudrais le renvoyer au Pontifical moyen âge d'Exeter, d'après lequel l'hymne Veni creator, qui doit être chantée par toute l'assistance, est placée entre l'imposition des mains et le canon consécratoire. (Supplé ment, p. 25).

3° L'on ne saurait présumer que le prélat, récitant la collecte, veuille faire l'ordination. En réponse, je pourrais demander si les prélats du rite latin, qui durant plusieurs siècles, prenaient universellement la formule impérative pour la forme du sacrement, voulaient faire l'ordination en récitant le canon consécratoire. Et notamment l'évêque, qui se servait du Pontifical d'Exeter précité, le voulait-il?

Je suis, Monsieur, etc. A. LACEY.

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VOUS SAVEZ ASSEZ qu'une part considérable de nos pensées et de nos préoccupations est dirigée vers ce but: Nous efforcer de ramener les égarés au bercail que gouverne le Souverain Pasteur des ames, Jésus-Christ. L'àme appliquée à cet objet, Nous avons pensé qu'il serait grandement utile à ce dessein et à cette entreprise de salut de tracer l'image de l'Église, de dessiner pour ainsi dire ses traits principaux et de mettre en relief, comme le trait le plus digne d'une attention capitale, l'unité caractère insigne de vérité et d'invincible puissance, que l'auteur divin de l'Église a imprimé pour toujours à son ruvre. Considérée dans sa forme et dans sa beauté native, l'Église doit avoir une action très puissante sur les âmes: ce n'est pas s'éloigner de la vérité de dire que ce spectacle peut dissiper l'ignorance, redresser les idées fausses et les préjugés, surtout chez ceux dont l'erreur ne vient point de leur propre faute. Il peut mème exciter dans les hommes l'amour de l'Église, un amour semblable à cette charité sous l'impulsion de laquelle Jésus-Christ a choisi l'Église pour son épouse, en la rachetant de son sang divin. Car « Jésus-Christ a aimé l'Église et s'est livré lui-même pour elle. » Si, pour revenir à cette mère très aimante, ceux qui ne la connaissent pas bien encore ou qui ont eu le tort de la quitter, doivent acheter ce retour, tout d'abord ce ne sera point sans doute au prix de leur sang (et pourtant c'est d'un tel prix que Jésus-Christ l'a payée) : mais

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