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They play Dom Japhet, and, at the theatre, Ragotin meets with bad luck. Ragotin, as we have seen already, and, indeed, as his name imports (ragot), was very little.

"Il (Ragotin) vint tard à la comédie; et pour la punition de ses péchés, il se plaça derrière un gentilhomme provincial, homme à large échine, et couvert d'une grosse cassaque, qui grossissait beaucoup sa figure. Il étoit d'une taille si haute, au dessus des plus grandes, qu'encore qu'il fût assis, Ragotin, qui n'étoit séparé de lui que d'un rang de sieges, crût qu'il etoit debout, et lui cria incessamment qu'il s'assît comme les autres, ne pouvant croire qu'un homme assis ne dût pas avoir sa tête au niveau de toutes celles de la compagnie. Ce gentilhomme, qui se nommait la Baguenodière, ignora longtems que Ragotin parlait à lui. Enfin, Ragotin l'appella monsieur à la plume verte; et comme véritablement il en avoit une bien touffue, bien sale, et peu fine, il tourna la tête, et vit le petit impatient, qui lui dit assez rudement qu'il s'assît. La Baguenodière en fut si peu ému, qu'il se tourna vers le théâtre comme si de rien n'eût été. Ragotin lui cria encore qu'il s'assît; il tourna encore la tête devers lui, le regarda, et se retourna vers le théâtre. Ragotin recria; la Baguenodière tourna la tête pour la troisième fois, pour la troisième fois regarda son homme, et pour la troisième fois se tourna vers le théâtre. Tant que dura la comédie, Ragotin lui cria de même force qu'il s'assît; et la Baguenodière le regarda toujours d'un même flegme, capable de faire enrager tout le genre humain. On eût pu comparer la Baguenodière à un grand dogue, et Ragotin à un roquet qui aboie après lui, sans que le dogue en fasse autre chose que d'aller pisser contre une muraille. Enfin tout le monde prit garde ce qui se passoit entre le plus grand homme et le plus petit de la compagnie, et tout le monde commença d'en rire, dans le tems que Ragotin commença d'en jurer d'impatience sans que la Baguenodière fît autre chose que de le regarder froidement."

This adventure ends in a dispute between la Baguenodière and part of the audience who were laughing at both. La Rancune had been pestered by Ragotin to put him into the good graces of De l'Etoile, and, to get rid of his importunities, advises him to apply to the quack, whom he avers to be a conjuror.

The romance here abruptly breaks off; it is supposed that Scarron intended to go on with it. Many attempts have been made to continue it, and amongst them is one written by one Offray, supposed to be a fictitious name; but infinitely inferior to the work of Scarron. In it, the players finding the good people of Mans becoming tired of their performances, determine to take their leave. Léandre communicates to them that he had received intelligence of his father being on his deathbed, out of mere mortification at his son's turning actor, and he leaves them, to see his father before his death. Ragotin

then desires La Rancune to announce to the actors, who had assembled in convention to take leave of Léandre, that he had a desire to join them. This project is warmly debated; but the actors ultimately assent, on the suggestion of La Rancune, that they could make use of him to amuse themselves. He is, accordingly, introduced to them in form, and makes his inaugural address.

"Illustres personnages, auguste sénat du Parnasse, l'on dit en commun proverbe, que les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs; et par un contraire, les bonnes dissipent les mauvaises et rendent les personnes semblables à ceux qui les composent. Je me trouve si destitué de vertus, que je désire m'associer à votre illustre troupe pour en apprendre et pour m'y façonner; car vous êtes les interprètes des Muses, les échos vivans de leurs chers nourrissons, et vos mérites sont si connus à toute la France, que l'on vous admire jusques audelà des pôles. Pour vous, Mesdemoiselles, vous charmez tous ceux qui vous considerent, et l'on ne sauroit ouïr l'harmonie de vos belles voix, sans être en admiration; aussi beaux anges en chair et en os, tous les plus doctes poëtes out rempli leurs vers de vos louanges; les Alexandres et les Césars n'ont jamais égalé la valeur de Monsieur le Destin et des autres héros de cette illustre troupe. Il ne faut donc pas vous étonner si je désire avec tant de passion d'en encroître le nombre, ce qui vous sera facile, si vous me faites l'honneur de m'y recevoir, vous protestant au reste, de ne vous être point à charge, ni prétendre de participer aux émolumens du Théâtre, mais seulement vous être très humble et très obéissant serviteur."

The troop depart for Alençon with Ragotin; and, on the road, La Rancune commits a robbery. They are very well received at Alençon. In the mean time Saldagne, enraged at the loss of De l'Etoile, commences a fresh pursuit, and traces the players to Alençon; and, in a violent attempt to carry her off from a ball room, is killed by the inhabitants, who were great favourers of the actors. They continue to play at Alençon with great success; but Ragotin is not permitted to go on to the stage, to his great annoyance. Fatigued by his importunities, La Rancune takes him on to the stage, and exposes him to the audience, as a pigmy; singing, at the same time, the following ridiculous doggerel.

Mon père m'a donné mari

Qu'est-ce que d'un homme si petit ?

Il n'est pas plus grand qu'un fourmi.
Hé! qu'est-ce qu'est-ce? qu'est-ce ? qu'est-ce?
Qu'est-ce que d'un homme,

S'il n'est, s'il n'est homme ?

Qu'est-ce que d'un homme si petit?

La Rancune afterwards cruelly disabuses him about his love for De l'Etoile, whom he declares to be engaged to Destin. Leandre and Angélique, and Destin and De l'Etoile, are afterwards married. The last match was a thunderclap to poor. Ragotin.

"Le pauvre petit homme entra en la plus profonde mélancolie que l'on puisse imaginer, laquelle le précipita dans un furieux désespoir. Il dévint si troublé, que passant devant la grande église de Notre-Dame, un jour de fête que l'on carillonnoit, il tomba dans l'erreur de la plupart des gens du vulgaire, qui croyent que les cloches disent tout ce qu'ils s'imaginent. Il s'arrêta pour les écouter, et il se persuada facilement qu'elles disaient: Ragotin, ce matin, a tant bu de pots de vin, qu'il branle, qu'il branle. Il entra en une si furieuse colère contre le campanier, qu'il cria tout haut: Tu as menti, je n'ai pas bu aujourd'hui extraordinairement. Je ne me serois pas fâché si tu leur fasois dire: Le matin de Destin a ravi à Ragotin, L'Etoile, l'Etoile; car j'aurais eu la consolation de voir les choses inaminées témoigner avoir du ressentiment de ma douleur; mais de m'appeller ivrogne! Ah! tu la payeras; et aussitôt il enfonça son chapeau et entra dans l'église par une des portes où il y a un degré en avis, par lequel il monta à l'orgue. Quand il vit que cette montée n'alloit pas au clocher, il la suivit jusques au plus haut ou il trouva une porte fort basse, par laquelle il entra et suivit sous le toit des chapelles, sous lequel il faut que ceux qui y passent se baissent, mais lui y trouve un plancher fort élevé. Il chemina jusques au bout, oú il trouva une porte qui va au clocher, où il monta. Quand il fut au lieu où les cloches sont pendues, il trouva le campanier, qui carillonnoit toujours, et qui ne regardoit point derrière lui. Alors il se mit à lui crier des injures; l'appellant insolent, impertinent, sot, brutal, maroufle, &c. mais le bruit des cloches l'empêchoit de l'entendre. Ragotin s'imagina qu'il le méprisoit, ce qui le fit impatienter, et s'approcher de lui, et à même tems lui bailler un grand coup de poing sur le dos. Le campanier se sentant frappé, se tourna et voyant Ragotin, lui dit: Eh! petit escargot, que diable t'a mené ici pour me frapper? Ragotin se met en devoir de lui en dire le sujet, et de lui faire des plaintes; mais le campanier, qui n'entendoit point de raillerie, sans le vouloir écouter, le prit par un bras et à même tems lui bailla un coup de pied au cul, qui le fit culbuter le long d'un petit degré de bois, jusques sur le plancher, d'où l'on sonne les cloches à branle. Il tomba si rudement, la tête la première, qu'il donna du visage contre une des boîtes par où l'on passe les cordes, et se mit tout-en sang. Il pesta comme un petit démon, et descendit promptement, il passa au travers de l'église, d'où il alla trouver le lieutenant-criminel, pour se plaindre à lui de l'excès que le campanier avoit commis en sa personne. Ce magistrat, le voyant ainsi sanglant, crut facilement ce qu'il disait; mais après en avoir appris le sujet, il ne put s'empêcher de rire et connut bien que le petit homme avoit le cerveau mal timbré. Pourtant, pour le contenter, il lui dit qu'il feroit justice, et envoya un laquais dire au companier qu'il le vint trouver: quand il fut venu, il

lui demanda pourquoi il faisait injurier cet honnête homme par ses cloches? à quoi il lui répondit qu'il ne le connoissoit point et qu'il carillonnait à son ordinaire: Orléans, Beaugency, Notre Dame de Cléry, Vendôme, Vendôme: mais qu'ayant été frappé de lui et injurié, il l'avoit poussé, et qu'ayant rencontré le haut de l'escalier, il en étoit tombé. Le lieutenant-criminel lui dit: Une autre fois, soyez plus avisé; et à Ragoțin, Soyez plus sage, et ne croyez pas votre imagination touchant le son des cloches. Ragotin d'en retourna a la maison, où il ne se vanta pas de son accident."

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He continues plunged in despair, writes his own epitaph, and resolves to get rid of his sorrows and his life together.

"Il songea au moyen qu'il pourrait tenir pour sortir du monde. Il prit un pistolet et y mit deux balles pour s'en donner dans la tête; mais il jugea que cela ferait trop de bruit. Ensuite il mit la pointe de son épée contre sa poitrine, dont la piqûre lui fit mal, ce qui l'empêcha de l'enfoncer. Enfin il descendit à l'écurie, cependant que les valets dejéunoient. Il prit des cordes qui étoient attachées au bât d'un cheval de voiture et en accommoda une au ratelier et la mit autour de son col; mais quand il voulut se laisser aller, il n'en eut pas le courage et attendit que quelqu'un entrât. Il arriva un cavalier étranger. Alors il se laissa aller, tenant toujours un pied sur le bord de la crêche; pourtant s'il y fut demeuré long-tems, il se serait enfin étrangleé. Le valet de table qui étoit descendu pour prendre le cheval du cavalier, voyant Ragotin ainsi pendu, le crut mort, et cria si fort, que tous ceux du logis descendirent. Ou lui ôta la corde du col et on le fit revenir, ce qui fut assez facile."

He afterwards quits the troop to return to Mans, and is accidentally drowned in his journey.

There is another continuation of this novel by the Abbé Preschac, containing various adventures of Ragotin, and the rest of the personages; but it is hardly of sufficient merit to be noticed here. There is also a third sequel, by an anonymous writer.

The whole work contains various detached stories, like those in Gil Blas or Don Quixote. The most amusing of them is the history of La Capricieuse Amante, by Offray.

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It is impossible to afford our readers any notion of the humour of this romance, in the sketch we have given. Tom Jones's adventures at Upton, or the earlier ones of Roderick Random, approach nearest in the breadth and coarseness with which they are told. There is the same minuteness, the same insensibility to delicacy, the same hankering after disgusting details; with this difference, Scarron shews some notion of the metaphysic of love, whilst the heroes of Smollett and Fielding are mere sensualists. Scarron, moreover, has some faith in the honesty of mankind. His characters are not all mauvais sujets.

Their actions do not encourage misanthropy and disgust, like those of Smollett. Scarron, however, has none of the grave buffoonery with which Fielding attacks the more important absurdities. He ridicules mistakes in taste and breeding; but he never attacks any serious and popular fallacy. We have in him none of the delicious wit with which Fielding shews up the errors of the austere moralists; nothing like his illustration of the follies of the stoic, from the character of the sheriff's officer, "the noble bumtrap, who rises greatly superior to the weaknesses of humanity," or of the emptiness of the Shaftesburian Rule of right and Beauty of virtue, from the hapless posture of Square behind the treacherous curtain. The great defect in the Roman Comique is the want of a hero or heroine to support the main interest. It is one of the first laws of romancewriting to select some one personage to be the point d'appui of all the adventures. The reader identifies himself with one; he assumes his feelings, and conceives all the pain and pleasure of each actor. If each adventure have its own hero, or if the same hero be dropped and taken up again from time to time, the interest becomes weakened. Besides, it is nearly impossible to wind up the story story in any way that can satisfy the reader. The continuation by Offray ends with marriages in due course; but La Rancune and Ragotin are very awkwardly got rid of. Poor Ragotin meets a cruel and undeserved fate. He is absurd and vain, but he is not hateful; and we feel it very hard upon the reader that he should have to put up with his death, after having received so much amusement from his blunders and follies. He might have been sent back to Mans, to resume his old pursuit of avocat, or to continue to play with the players. Such a destiny would have been still unsatisfactory. He deserved well, and so, to get rid of the difficulty of providing for him, he is killed off. Strap, Partridge, and Sancho find suitable ends. The first rises even into a kind of dignity, by_marrying the sensible, learned, and excellent Miss Williams. Romances are like epic poems, they require a main action and a main character; the first to support the memory, the second to sustain the interest.

Scarron was of respectable origin, and was born at Paris, in 1610. His mother died when he was young, and, on his father's second marriage, the step-mother took a mortal aversion to her son-in-law, and drove him from his father's roof. He assumed the clerical habit and travelled into Italy, where he passed some years in easy gaiety. He afterwards returned to France, and became one of the most distinguished members of the brilliant society which assembled round Ninon de l'Enclos. It was in the society of this distinguished woman that the character of Scarron, for unbridled gaiety and facile morals, is sup

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