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RELIGIONS DE L'ASIE

G. Le Bon. Les Civilisations de l'Inde, en livraisons. Paris, Didot,

1887.

Suhrllekka. Brief des Nagarjuna an König Udayana. Aus dem tibetischen uebersetzt von H. Wenzel. Leipzig, Voss.

Mâi trâyanî Samhitâ, ed. L. von Schroeder. T. IV.

FOLK-LORE

H. von Wlislocki. Marchen und Sagen der transsilvanischen Zigeuner. Berlin, Nicolai, 1887.

H. Gaidoz. La Rage et Saint Hubert.

Paris, Picard, 1887, 1 vol. in-8.

Angers, impr. et stér. A. BURDIN et Cie, 4, rue Garnier.

UNE CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DU PAULINISME

DE LA

QUESTION DE L'ORIGINE DU PÉCHÉ

D'APRÈS LES LETTRES DE L'APOTRE PAUL

(Deuxième article.) (1)

II

Dans tous les systèmes religieux dont l'objet principal est la rédemption de l'homme, comme c'est le cas pour le système de l'apôtre Paul, la partie négative concernant le péché est toujours dans la plus intime correspondance avec la partie positive concernant le mode et les moyens de salut. La manière dont on conçoit le mal détermine nécessairement celle dont on présente le remède ou vice versa. Il ne sera donc pas inutile de rapprocher la doctrine du péché à laquelle l'étude précédente nous a conduit, de la théorie du salut que l'apôtre a beaucoup plus nettement formulée. Si notre exégèse a touché juste, non seulement il doit y avoir harmonie profonde entre l'une et l'autre doctrine, mais encore un jour nouveau doit rejaillir de la première sur la seconde, et celle-ci apparaître avec un relief d'originalité tout nouveau. Comme il faut nous restreindre, nous bornerons les rapprochements auxquels nous songeons, à ces trois points essentiels : la

1. Voir p. 1 à 21.

christologie, la théorie de la rédemption proprement dite, le plan divin ou la philosophie religieuse de l'histoire.

1. La christologie ou la doctrine de la personne du Christ, n'est touchée que sur un point par la doctrine du péché. Il est évident qu'entre l'idée du péché de l'homme et des thèses comme celles de la nature divine ou de la préexistence du Fils de Dieu, les rapports sont très indirects. Ce n'est qu'au moment où ce Fils de Dieu apparaît comme être véritablement humain dans l'histoire, qu'il y a contact et rencontre entre lui et le péché. La seule question qui se pose est donc celle-ci : Comment, dans la pensée de Paul, le Christ a-t-il pu être réellement un homme et n'être pas atteint de la souillure du péché? Les deux thèses, en effet, sont expressément affirmées : 1° Le Christ a été un réel descendant de David selon la chair, et il est venu dans le monde de la même manière que tout autre individu humain (Rom., 1, 3; Gal., Iv, 4). 2° Il n'a pas connu, c'est-à-dire il n'a pas commis le péché et a accompli parfaitement les commandements de Dieu; il a réalisé la justice entière (dxziwpa Rom., v, 18; II Cor., v, 21). Avec la doctrine du péché que nous avons établie comme étant celle de Paul, rien n'est plus aisé à entendre. Christ a pu venir en chair, comme individu charnel, c'est-àdire constitué physiologiquement comme tout autre individu humain, sans être souillé par le péché, puisque la vie de la chair, en soi, n'a rien de mauvais. Par ce côté physique, il était dans la même condition qu'Adam; mais il faut ajouter qu'Adam n'était pas dans la même condition spirituelle que lui; car si le premier homme était quós, il n'était pas encore πνευματικός. Au contraire, le second Adam, outre la ψυχή ζῶσα et la cáp, avait encore la force divine du veux. Il n'était pas seulement spirituel, il était l'esprit même (II Cor., 1, 17). Il suit de là qu'entre le premier Adam qui était seulement un être psychique et la loi de Dieu qui était d'essence spirituelle (Rom., VII, 14) il y avait disproportion et disparité, en sorte que la transgression était facile à prévoir. Au contraire, entre le second Adam qui était spirituel par essence et la loi spiri

tuelle de Dieu, il y avait parité et harmonie, en sorte qu'il pouvait et devait moralement triompher là où le premier avait succombé. En d'autres termes, l'un avait bien « le vouloir », mais il n'avait pas « le pouvoir » ; l'autre a eu l'un et l'autre. Aussi le Christ a-t-il pu venir impunément sous la loi. Sa vie en a été l'accomplissement, c'est-à-dire un èxaíopz d'où a découlé ensuite la justification de tous les croyants, membres de son corps, comme du péché d'Adam est sorti la vie pécheresse de ses enfants. Ainsi, entre cette partie de la christologie de Paul et sa théorie de la loi et de l'origine du péché, la cohérence est intime. C'est la même psychologie qui rend compte de l'une et de l'autre.

Il nous semble qu'il n'en est pas ainsi dans la manière traditionnelle d'entendre la doctrine paulinienne. Si la chair a été souillée, en effet, par le péché d'Adam et si elle est pécheresse en soi, il est clair que le Christ n'a pas pu revêtir cette chair ni vivre réellement de la vie de la chair sans être constitué pécheur du même coup. Il n'a pas pu être un homme comme nous ni venir dans le monde par les voies ordinaires. Il faut faire intervenir un miracle spécial, un miracle physiologique pour le préserver de cette contagion universelle. Ce miracle est celui de la conception surnaturelle dans le sein d'une vierge. Encore même ne voit-on pas dans cette théorie pourquoi la chair de la femme serait moins contagieuse que celle de l'homme. Ce miracle, la théologie ecclésiastique l'a payé très cher; car il a fait verser irrémédiablement la christologie traditionnelle dans le docétisme. Mais il n'est pas nécessaire de discuter les inextricables contradictions de ce dogme. Il suffit de constater que l'apôtre Paul l'a absolument ignoré, et la vérité est qu'à son point de vue et pour sauvegarder la sainteté du Christ, il n'en avait nul besoin.

2. Entre la théorie de la rédemption et la notion du péché, le rapport est plus intime encore. Chose très curieuse et parallélisme fort remarquable : quand on lit rapidement et superficiellement les textes de Paul relatifs à l'œuvre

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