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actualité plus grande, et ce témoignage d'un indigène cultivé sur les mérites. respectifs de l'islamisme et du christianisme pour ses congénères, ne laisse pas d'avoir quelque chose de piquant. Quoiqu'il possède à fond la langue anglaise, M. Blyden n'aime pas la race anglo-saxonne, qu'il appelle la moins sympathique et la plus dure des races conquérantes. Par contre, il fait grand cas de la puissance civilisatrice de la propagande islamique. A son avis, elle répond beaucoup mieux que l'œuvre des missions chrétiennes aux besoins et aux goûts du nègre, qui ne comprend rien aux dogmes aryens du christianisme, et qui trouve une fraternité bien plus réelle chez les musulmans que chez les chrétiens de race blanche.

Ed. Sachau. Alberuni 's India; an account of the religion, philosophy, literature, chronology, astronomy, customs, laws and astrology of India, about 1030 (Londres, Trübner, 1887). Grâce à la complaisance de M. Schefer, administrateur de notre École des langues orientales, M. Sachau, professeur à l'Université de Berlin, a pu disposer de l'unique manuscrit ancien actuellement existant du 'Tarikh Hind, d'Albéruni, pour publier la première édition arabe complète de ce précieux ouvrage. Albéruni (973 à 1048), emmené aux Indes par le conquérant musulman Mahmoud, nous a conservé dans cet ouvrage une description de la civilisation brahmanique au commencement du x1° siècle de notre ère, qui est du plus haut intérêt, tant à cause de la rareté des documents étrangers sur l'Inde, que pour les qualités d'observation et la largeur d'esprit dont l'auteur témoigne. M. Sachau nous fait connaître, dans une préface étendue, l'histoire d'Albéruni et celle de son livre. Un index contient tous les mots hindous qui se rencontrent dans l'ouvrage arabe. Enfin, ajoutons, pour la plus grande satisfaction de ceux qui ne sont pas familiarisés avec les textes arabes, que, d'après l'Athenæum, M. Sachau promet de publier prochainement une traduction anglaise de l'édition arabe.

- S.-L. Mac Gregor Mathers. The Kabbalah unveiled (Londres, Redway, 1887; in-8 de . et 359 p.). Ce livre est dédié à Mme Anna Kingsford et à M. Edward Maitland, les auteurs de l'écrit intitulé The Perfect Way, « l'un des ouvrages les plus profonds, composés depuis plusieurs siècles sur les sciences occultes. » M. Mathers semble, lui aussi, pénétré d'une profonde admiration pour la Kabbale, et, afin de permettre à d'autres d'en apprécier les beautés, il a traduit en anglais le Siphra Dzenioutha ou « Livre du mystère caché, » l'Idra Rabba ou « la Grande Assemblée sainte, » et l'Idra Zuta ou « la Petite Assemblée sainte. » Une introduction détaillée a pour but de rendre compréhensible le langage énigmatique des kabbalistes et de préparer le lecteur à trouver dans la Kabbale la véritable clef de la Bible.

G. Staniland Wake. Serpent - Worship and other Essays with a chapter on Totemism (Londres, Redway, 1888; in-8 de iv et 299 p.). M. Wake prend pour point de départ les conclusions du major général Forlong dans ses Rivers of life. L'humanité a commencé par adorer comme objets symboliques : les

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-Phisa & Alezatrie. Les transx sur Philco d'Alexandrie sont plus que jamais a Fordre du jour. Au moment où notre collaborateur, M. Massebleau, soumet a une scrupuleuse révision les jugements de la critique moderne sur la nature et "authenticité des œuvres du grand écrivain judeo-alexandrin, M. Drum

mond publie deux volumes chez Williams et Norgate, dans lesquels il nous offre une étude d'ensemble de toutes les questions relatives à la personne, aux œuvres et à la philosophie de Philon.

ALLEMAGNE

Publications récentes. Otto Pfleiderer. Das Urchristenthum, seine Schriften und Lehren in geschichtlichem Zusammenhang beschrieben (Berlin, Reimer1887; gr. in-8 de vin et 891 p.). Ce gros volume qui mérite d'être étudié en détail, comme tout ce qui sort de la plume du savant professeur de Berlin, est le développement, à l'usage des théologiens allemands, des conférences Hibbert, prononcées et publiées en Angleterre en 1885. Celles-ci avaient pour objet l'influence de l'apôtre Paul sur le développement du christianisme primitif; en réalité, elles traitaient du christianisme primitif en entier. L'énorme différence de nombre des pages entre l'ouvrage anglais et l'ouvrage allemand prouve que, malgré l'identité du sujet et même des divisions fondamentales, ce dernier n'est pas une simple reproduction du premier. En Allemagne M. Pfleiderer s'adresse à une nombreuse catégorie de théologiens, qui sont familiarisés avec toutes les questions critiques soulevées par les documents du Nouveau Testament et qui, pour n'être pas de son avis, n'en méritent que davantage d'être abondamment instruits par lui. M. Pfleiderer est resté fidèle au point de vue qu'il développait déjà en 1873 dans son Paulinismus. Bien plus, il l'a encore accentué. Reconnaissant avec Baur de Tubingue, comme tous les historiens sérieux de notre temps, l'antithèse du christianisme judaïsant et du christianisme paulinien au siècle apostolique, il se refuse à suivre le maître, lorsque celui-ci prétend retrouver dans l'évolution de cette antithèse le fil directeur de l'histoire ecclésiastique dans l'âge post-apostolique. Jusque-là, il s'accorde avec l'école de Ritschl, qui tient actuellement le haut du pavé dans les facultés de théologie allemandes. Mais il s'en écarte en se refusant à voir dans le développement du christianisme après les apôtres, le résultat d'une véritable substitution de l'hellenisme aux principes proprement chrétiens. A ses yeux l'hellénisme existe déjà dans les documents du christianisme primitif, en sorte qu'il n'y a pas substitution d'un principe à un autre, mais simplement évolution des éléments divers qui existaient dès l'origine à l'état de combinaison dans le christianisme et qui, suivant les temps et les circonstances, se sont fait valoir avec plus ou moins de force. L'ouvrage se compose de cinq parties: I. Paul, son histoire, ses écrits (Galates, I Thessaloniciens, I et II Corinthiens, Romains, Philippiens), sa théologie. II. L'Apocalyptique (Daniel, Henoch, Apocalypse de Jean, considérée comme une révision chétienne d'écrits juifs antérieurs, l'Apocalypse paulinienne). III. Les écrits historiques (Évang. de Marc, Luc et Matthieu, Actes des apôtres). IV. L'hellénisme chrétien (Ép. aux Hébreux; I Clément; I. Pierre; Barnabas; Colossiens; Éphésiens; l'Evang. de Jean, placé

entre 135 et 150). V. Le catholicisme antignostique (Ép. johanniques et pastorales; Ép. de Polycarpe et épîtres ignatiennes; Jude et II Pierre; II Clément ; le Pasteur d'Hermas; Ep. de Jacques; Didache).

-J. Wellhausen. Skizzen und Vorarbeiten. III. Reste Arabischen Heidentumes (Berlin, Reimer, 1887; gr. in-8 de vi et 224 p.). M. Wellhausen vient de publier la troisième partie de ses études détachées sur les religions sémitiques, dont tout le monde s'accorde à reconnaître la haute valeur. La première partie, on se le rappelle, contient une esquisse de l'histoire d'Israël et de Juda, ainsi que des chants hudhaïlites avec traduction allemande. La seconde livraison est entièrement consacrée à la grosse question de la composition de l'Hexateuque (Pentateuque et Josué). Cette fois, M. Wellhausen s'est attaqué à un sujet non moins difficile, mais beaucoup moins fouillé, le paganisme arabe avant l'Islam. Notre collaborateur, M. Goldziher, s'en est occupé à plusieurs reprises ici-même; M. Wellhausen s'est efforcé d'en tracer un tableau d'ensemble par la réunion de tous les renseignements connus, avec un essai d'interprétation coordonnée. Les noms théophores et la nature du Kitab al Açnâm (livre des idoles), ouvrage perdu, mais dont il nous reste des citations, forment l'objet des deux premiers paragraphes, comme une sorte d'introduction. L'auteur étudie ensuite les divinités qui nous sont présentées dans le Coran comme contemporaines de Noé (Vadd, Suva', Jaghuth, Ja'uq, Nasr, Amm'anas), les divinités féminines ou filles d'Allah (Manât, al Lât, al 'Uzza), dont le culte était populaire, et toute une série de dieux avec leurs sanctuaires particuliers, dont plusieurs ne nous sont connus que par leur nom. Passant alors au siège principal des vieux cultes païens «‹ à ce morceau massif de paganisme que Mohammed a incorporé à l'Islam, en lui donnant une interprétation nouvelle, en le purifiant et en le mutilant », M. Wellhausen nous décrit la Mecque, la Ka'ba, avec ses fêtes, ses marchés, les usages du culte, les pratiques et superstitions qui s'y rattachent. Toute cette partie est d'un haut intérêt et complète utilement les travaux de MM. Snouck Hurgronje (Het Mekkaansche feest. Leyde 1880; - cfr. Verhandl. der Berliner Gesellschaft für Erdkunde, 1887, no 3) et A. Müller (Der Islam, 1 p. 197 sqq.). L'ouvrage se termine par le rapprochement de la religion des anciens Hébreux et du paganisme arabe. M. Wellhausen en fait ressortir les analogies et les différences. Il repousse l'opinion de M. W.-R. Smith, qui a cru retrouver le totémisme chez les anciens Arabes. Il nous montre l'absence de relations sexuelles entre les dieux et les déesses, les dieux arabes ayant une demeure fixe où leurs adorateurs se réunissent aux grandes fêtes, alors même que les migrations les ont éloignés du sanctuaire, tandis que l'arche de Jahveh accompagne les Israélites dans leurs migrations, en sorte que les premiers constituent un lien temporaire entre les tribus errantes, tandis que Jahveh tient son peuple à l'écart des autres peuples. Il nous montre, enfin, la divinité abstraite, Allah, se dégageant peu à peu du polythéisme arabe, et absorbant les autres dieux, tandis que chez les Israélites c'est le dieu particulier qui absorbe en lui la plénitude de la divi

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nité, et l'Islamisme sortant naturellement de l'évolution religieuse chez les Arabes, ce qui n'exclut pas les influences juives, sabiennes et chrétiennes (les Hanifes ascètes chrétiens). Car l'évolution religieuse arabe tendait au christianisme par la voie de la culture araméenne. Ces quelques indications sommaires sont bien loin d'épuiser la richesse des connaissances concentrées dans l'ouvrage de M. Wellhausen. Elles en donneront au moins une idée et en feront ressortir l'importance.

- Ad. Harnack. Lehrbuch der Dogmengeschichte. II. 1: Die Entwicklung des kirchlichen Dogmas (Fribourg-en-Brisgau. Mohr, 1887; gr. in-8 de xvi et 483 p.). L'histoire des dogmes publiée par M. Harnack, dans la collection de manuels théologiques de la librairie Mohr, devait former deux volumes. Nous avons annoncé le premier en 1886 (t. XIII, p. 113); le second s'est à tel point développé, pendant la rédaction, qu'il a fallu le dédoubler. L'auteur ne nous en donne actuellement que la première partie, la seconde devant être différée jusqu'après l'achèvement d'autres travaux qui réclament l'attention exclusive du savant professeur. Le présent volume est consacré à l'histoire de l'évolution du dogme ecclésiastique relatif à l'Homme - Dieu sur la base de la théologie naturelle. Par théologie naturelle, l'auteur entend la doctrine sur Dieu en tant que créateur et dispensateur du salut, et la doctrine sur l'homme en tant que bénéficiaire du salut, autrement dit la théodicée et la psychologie qui servent de fondement au dogme trinitaire et à la christologie orthodoxe. C'est là l'objet du premier livre. Dans le second, l'auteur expose, toujours au point de vue historique, la doctrine de la nécessité de la rédemption par l'incarnation du Fils de Dieu, l'homoousie de Dieu le Fils et de Dieu le Père, ainsi que la Trinité, l'humanité du Christ et l'union des deux natures en une seule personne jusqu'à l'époque de Jean Damascène. Le troisième livre est consacré aux mystères et aux éléments secondaires de la religion, tels que les cultes des saints, des martyrs et des reliques, à la doctrine sur la Cène, aux controverses suscitées par le culte des images, et le volume se termine par une exposition générale de la formation du système théologique orthodoxe d'Origène à Jean Damascène. Les controverses propres à l'église d'Occident (pélagienne, etc.) sont réservées pour le prochain volume. On admire dans le travail de M. Harnack toute l'érudition, le sens historique et l'épendance d'esprit, qui ont mis l'auteur au premier rang des théologiens allemands contemporains. Mais la matière qu'il fallait coordonner est tellement vaste que le lecteur ne pourra pas s'étonner, s'il a parfois quelque peine à se retrouver dans cette exposition touffue.

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Otto Gruppe. Die griechischen Culte und Mythen in ihren Beziehungen zu den orientalischen Religionen (Leipzig. Trübner, 1887; gr. in-8 de xvii et 706 p.). Ce gros volume n'est que l'introduction à l'ouvrage que M. Gruppe se propose de publier. Cette simple constatation a quelque chose d'effrayant; cependant pour qui sait les proportions du sujet auquel l'auteur s'est attaqué, le plan qu'il a adopté et la méthode consciencieuse à laquelle il s'astreint, les

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